Activité de prélèvement de tissu par région en 2021 versus 2020 et les 3 années précédentes
Dans le contexte de la pandémie de COVID-19 qui perdure en 2021, l’activité de prélèvement de tissus sur donneur décédé a progressivement repris et a progressé de 22,4% comparé à 2022. Elle reste toutefois en retrait de -4% comparé à la moyenne de l’activité annuelle des 3 années précédentes.
C’est la reprise de l’activité cœur arrêté tissus, qui avait souffert de l’arrêt quasi complet de l’activité lors du confinement de mars à mai 2020, qui permet une progression de +25,8% avec 4899 donneurs prélevés sur l’ensemble de l’année soit 1006 donneurs de plus dans cette catégorie. L’activité de prélèvement de tissus sur donneurs également prélevés d’organe augmente dans une moindre mesure (+7,8%) avec un total de 1000 donneurs de cette catégorie sur l’année, soit 72 donneurs de plus que l’an dernier.
Les régions ont évolué différemment dans les suites, sans lien systématique avec les foyers principaux de l’épidémie, la Réunion et la Corse ont pu reprendre leurs activités de prélèvement. La Bretagne, peu touchée comparativement par l’épidémie de COVID en 2020, avait été la région métropolitaine ayant subi la plus grande baisse d’activité et continue d’afficher en 2021 une activité en deçà de la moyenne nationale et une progression assez faible. Les Hauts de France, qui à l’inverse avait été très touchés par le COVID en 2020, mais sans trop fort retentissement sur l’activité de prélèvement affiche aussi une faible progression de l’activité de prélèvement de tissus sur donneur CAT, à l’instar de l’Auvergne Rhône-Alpes.
A l’opposé, l’Occitanie qui avait affiché l’impact COVID le moins fort en 2020, montre encore une des meilleures progressions de l’activité de prélèvement, tout comme pour les régions Centre-Val de Loire et Normandie.
La région Ile de France voit son activité de prélèvement de tissus sur donneur d’organe ralentie (-10,9%), légèrement compensée par l’activité sur donneurs CAT (+21,5%), ce qui la positionne au rang 11/15.
Evolution mensuelle de l’activité de prélèvement de peau en 2021
L’activité de prélèvement de peau chute de -5,6%, comparée à la moyenne annuelle de la période cumulée 2017 à 2019, mais progresse de 40,5% en 2021 si on la compare à l’an dernier.
302 donneurs ont été prélevés vs 215 l’an dernier et 320 en moyenne des 3 années de référence.
L’évolution mensuelle est soumise à de forte variations, l’activité sur donneur prélevé d’organes (de 9 à 22) ou sur donneur CAT (de 6 à 14) pouvant passer du simple au double en fonction des mois. On note toutefois la progression de la part des donneurs CAT dans l’activité de prélèvement de peau : Ces donneurs représentaient 37% de l’activité entre 2017 et 2019, 34% l’an dernier et 41% cette année.
Évolution mensuelle de l’activité de prélèvement d’os en 2021
L’activité de prélèvement d’os représente la plus faible part de donneurs de tissus chaque mois. Elle chute de -12,6%, comparée à la moyenne annuelle de la période cumulée 2017 à 2019, mais progresse de 30,4% en 2021 si on la compare à l’an dernier.
90 donneurs ont été prélevés contre 69 l’an dernier et 103 en moyenne des 3 années de référence.
S’agissant d’un nombre de donneurs mensuel assez faible, l’évolution affiche de forte variations. La répartition de l’activité de prélèvement entre les 2 catégories de donneurs ne varie pas, celle mise en œuvre sur donneurs d’organes représente 92% des prélèvements d’os.
Évolution mensuelle de l’activité de prélèvement d’artères en 2021
L’activité de prélèvement d’artères chute de -3,6% comparée à la moyenne annuelle de la période cumulée 2017 à 2019, mais progresse de 19,2% en 2021 si on la compare à l’an dernier.
372 donneurs ont été prélevés contre 312 l’an dernier et 386 en moyenne des 3 années de référence.
Le nombre mensuel moyen de donneurs prélevés d’artères est de 31+/-11. La répartition de l’activité de prélèvement entre les 2 catégories de donneurs ne varie pas, celle mise en œuvre sur donneurs d’organes représente 95% des prélèvements d’artères.
Évolution mensuelle de l’activité de prélèvement de veines en 2021
L’activité de prélèvement de veines sur donneurs décédés est en plein essor : elle augmente de 200% comparée à la moyenne annuelle de la période cumulée 2017 à 2019, et de 61,8% en 2021 si on la compare à l’an dernier.
246 donneurs ont été prélevés contre 152 l’an dernier et 82 en moyenne des 3 années de référence.
Le nombre mensuel moyen de donneurs prélevés de veines est passé de 6+/-1 par mois, uniquement sur donneur prélevé d’organe, entre 2017 et 2019, à 20+/-6 en 2021 dont 20% sur donneurs CAT.
Évolution mensuelle de l’activité de prélèvement de valves en 2021
L’activité de prélèvement de valves cardiaques a été la plus préservée en 2020 mais en 2021 elle a diminué de -9,1% comparée à la moyenne annuelle de la période cumulée 2017 à 2019, et encore de -2,3% en 2021 si on la compare à l’an dernier.
250 donneurs ont été prélevés contre 256 l’an dernier et 275 en moyenne des 3 années de référence.
La répartition de l’activité de prélèvement entre les 2 catégories de donneurs reste stable, les prélèvements dur donneurs CAT reste marginale, celle mise en œuvre sur donneurs d’organes représente 94% des prélèvements de valves.
Évolution mensuelle de l’activité de prélèvement de cornées en 2021
L’activité de prélèvement de cornées est la plus importante, elle est développée à 14% sur donneur prélevé d’organe et 86% sur donneur CAT. Cette proportion reste stable dans le temps.
5674 donneurs ont été prélevés contre 4615 l’an dernier et 5890 en moyenne des 3 années de référence.
Sa diminution de -3,7% comparée à la moyenne annuelle de la période cumulée 2017 à 2019, n’est pas encore compensée par l’augmentation de 22,9% observée en 2021 comparé à l’an dernier, bien que ce type de progression soit de celle qui peuvent faire évoluer l’activité en réponse aux besoins.
Activité d’inscription et de greffe par région d’inscription en 2021 versus 2020 et les 3 années précédentes
Ce tableau présente l’impact de l’évolution de l’épidémie de SARS-Cov2 en 2021 sur les activités de prélèvement (-3,7%) et d’inscription sur liste d’attente (+0,4%), sur le nombre total de candidats (+3,7%) et sur les activités de greffe de cornées (-10,5%) comparativement à la période précédant le COVID. On mesure clairement que les besoins augmentent de près de 4 points alors que l’offre diminue d’autant, ce qui résulte en une réponse à la demande de -10 points.
En 2021, par comparaison avec l’année 2020, l’activité de prélèvement a repris de 22,9%, celle d’inscription de 23,4% et celle du total candidat de 16,1% avec une reprise des greffes de 17,5%
Chaque région connait une variation d’activité différente selon les critères (CovT8). La part des receveurs greffés sur le total candidats des régions passe de 37% au plus bas pour l’Ile de France (bien que le nombre de greffes soit le plus grand dans cette région) à 39% pour La Réunion, puis 42% pour les Hauts de France, 44% pour la Bretagne, 45% pour le centre Val de Loire, 47% pour l’Auvergne Rhône-Alpes, 48% pour la Bourgogne Franche Comté ; 50% en Occitanie, 51% en Provence Alpes Côte d’Azur ; 52% pour la Nouvelle Aquitaine ; 58% pour les Pays de la Loire ; 60% pour le Grand Est et 62% pour la Normandie.
Ile de France, Occitanie, Auvergne Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-D’azur sont les régions affichant les totaux candidats les plus élevés, les besoins en Martinique sont à relever pour leur progression.
Toutes les régions ont été affectées et subissent encore les effets dus à la diminution des activités liées aux cornées à des degrés divers qui dépendent notamment des stratégies d’inscription par équipe, du nombre d’acteurs dans la région et de l’incidence de l’épidémie dans la région.
Le retour à la situation de 2019, qui reste une année de référence en matière d’activité cornée, se fait attendre.
Évolution mensuelle de l’activité de prélèvement et de greffe en 2021 versus 2020 et les 3 années précédentes
Ce tableau présente l’évolution à la hausse en 2021 des activités de prélèvement (+22,9%) et d’inscription sur liste d’attente (+23,4%), du nombre total de candidats (+16,1%) et de l’activité de greffe de cornées (+17,5%). On retrouve une corrélation directe de l’incidence de l’épidémie et des mesures de sécurité sanitaire prises sur l’ensemble des indicateurs avec un début d’année difficile comparé à 2020 qui avait été très bon jusqu’au 15 mars, une activité qui affiche des taux de progression très élevés en avril mai puisqu’on les compare à la période de quasi arrêt de l’activité lors du premier confinement, et un dernier trimestre qui signe une reprise avec plus de 500 donneurs prélevés par mois en octobre et décembre. Ces chiffres sont encourageants mais il faut les comparer aux nouveaux inscrits qui avoisinent le nombre mensuel de 600, celui-ci représentant le seuil de prélèvement de cornées à atteindre pour espérer couvrir les besoins et enrayer le nombre de total candidats en attente.