La crise sanitaire a impacté l’activité de greffe allogénique : l’activité totale est en très légère baisse en 2020 puis en forte augmentation en 2021. Le choix de la source de CSH s’est porté encore plus fréquemment vers les CSH du sang périphérique (CSP) pour les patients adultes en raison du recours à la cryopréservation du greffon et de l’accès rendu plus complexe au bloc opératoire pour les prélèvements de moelle osseuse pendant la crise. Cependant, dans le même temps, les équipes pédiatriques ont choisi plus fréquemment les greffons de sang placentaire, en raison des excellents résultats confirmés chez les enfants et les adultes jeunes, mais aussi en raison de la disponibilité immédiate de ces greffons pendant la pandémie.
Il est important de remarquer la poursuite de l’augmentation de l’activité globale de prélèvements allogéniques de CSP en 2020 et 2021 malgré la crise sanitaire (Tableau CSH I1).
Le nombre total de prélèvements de moelle osseuse apparentés est en légère progression avec 251 prélèvements en 2020 et 259 en 2021, ce qui correspond à 241 allogreffes de moelle osseuse apparentées réalisées en 2020 et 256 en 2021.
Pour les CMN (cellules mononucléées), l’activité est en augmentation modérée depuis 10 ans, avec des fluctuations actuellement aux alentours de 200 prélèvements par an. En 2020 et 2021, cette tendance à la hausse ne s’est pas confirmée, mais l’activité a pu être impactée par la crise sanitaire.
En 2020, les 22 maternités du réseau français de sang placentaire ont eu une activité normale de prélèvement de janvier à mars. En avril, cette activité a été totalement stoppée en raison de la pandémie de Covid 19 puis a repris progressivement à partir de juin. Cependant, pour 6 maternités, l’activité n’avait toujours pas repris au 31/12/2020. Seule une des 6 maternités a repris une activité en 2021.
Le nombre de prélèvements de sang placentaire déclaré par les maternités est de 4 399 en 2020 et 5 079 en 2021, soit une baisse respectivement de 45% et 36% par rapport à 2019 (7 972 prélèvements), le nombre d’accouchements étant resté, lui, similaire en 2020 (59 468) et inférieur en 2021 (49 284).
L’activité d’allogreffe de CSH est en progression en 2021 par rapport à l’activité moyenne 2016-2020. Cette augmentation (Tableau CSH I2) est particulièrement importante dans les allogreffes à partir de donneur non apparenté et d’unités de sang placentaire non apparentée.
Par ailleurs, on observe une tendance à la diminution dans le nombre d’allogreffes haplo-identiques.
Cependant, l’impact évident de la pandémie sur l'activité est différent selon les régions (Tableau CSH I3). Certaines régions ont vu leur activité baisser significativement en 2020 : la Bourgogne-Franche-Comté (avec le centre de Besançon) et l’Île-de-France (service d’hémato-immunologie pédiatrique de l’hôpital Necker, service d’hématologie clinique de la Pitié Salpêtrière, service d’hématologie de l’hôpital Saint-Antoine). D’autres régions ont réussi à augmenter leur activité : l’Occitanie (avec le service d’hématologie adulte de l’Oncopôle à Toulouse) et le Centre-Val de Loire (avec l’hôpital de Tours qui était déjà en 2019 dans une dynamique de reprise d’activité après une baisse transitoire de 2016 à 2018). En 2021, les Hauts de France, la Nouvelle Aquitaine, l’Occitanie et la Provence-Alpes-Côte d’Azur ont une activité significativement plus élevée que leur activité moyenne 2016-2019 ou 2016-2020.