Tendances de l’année
Le taux de prélèvement d’organes pédiatriques a baissé de manière significative ces 5 dernières années, avec une baisse plus marquée entre 2018 et 2019, et un nombre de donneurs prélevés de moins 18 ans se situant entre 40 et 45 par an entre 2019 et 2021 contre 62 à 69 entre 2016 et 2018. Ce recul du prélèvement pédiatrique est en lien avec une baisse du recensement, surtout chez les enfants de moins de 11 ans (45% des donneurs recensés en 2021 contre 64% en 2016) et une hausse significative depuis plusieurs années du taux d’opposition entrainant mécaniquement une diminution significative du taux de conversion.
Ces données soulignent la nécessité de bien communiquer sur l’importance spécifique du don d’organe pédiatrique, souvent en lien avec des greffes vitales et urgentes (notion de pénurie dynamique).
La campagne mise en place par l’Agence de la biomédecine et les coordinations en matière de recensement (fiches de prélèvement, recommandations) au cours du 1er semestre 2014 est donc à poursuivre avec les sociétés de réanimation pédiatrique qui ont d’ailleurs initié une réflexion sur le prélèvement de type Maastricht 3. Un groupe de travail spécifique sur le prélèvement pédiatrique a été mis en place dans le cadre du nouveau plan ministériel pour le prélèvement et la greffe d’organes et de tissus.
Activité de recensement en 2021
- 115 donneurs ont été recensés, soit une hausse de 18,5% en 1 an mais une baisse de 16% en 3 ans et de 25,8% en 8 ans (Tableau PP1).
- Cette hausse modeste n’est observée que pour les enfants de moins de 5 ans (+ 37,5% en 1 an) et ceux âgés de 12 à 18 ans (+ 28,6% en 1 an) après respectivement 3 et 4 années de baisse consécutive.
Activité de prélèvement en 2021
- 45 donneurs ont été prélevés soit une hausse de 12,5% en 1 an et un retour à l’activité observée en 2019. (Tableau PP1).
- Cette hausse modeste n’est observée que pour les enfants âgés de 12 à 18 ans (+ 45,8% en 1 an) sans toutefois revenir à l’activité de 40 donneurs prélevés observée en 2017 pour cette tranche d’âge.
- Pour la première fois, les donneurs âgés de 12 à 18 ans représentent près de 8 donneurs pédiatriques prélevés sur 10 (77,8%). Entre 2018 et 2020, ces donneurs étaient certes majoritaires mais représentaient en moyenne 59% des donneurs pédiatriques prélevés, suivis par les donneurs de moins de 5 ans (27%) puis ceux âgés de 5 à 11 ans (14%).
- Le taux de prélèvement pédiatrique (conversion) se situe à 39% en 2021, en baisse régulière depuis 2016 (49%).
Les causes de non prélèvement
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Parmi les causes de non prélèvement, l’opposition occupe la première place avec 80% des motifs de non prélèvement sur la période 2020-2021 (contre 66% en 2017), et s’établit respectivement à 66,7%, 80% et 89,3% pour les classes d’âge 0-4 ans, 5-11 ans et 12-18 ans en 2021.
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Sur l’ensemble des donneurs recensés, le taux d’opposition est en hausse constante et passe de 30% en 2011 à 36% en 2015–2016 et 45% en 2018 pour atteindre 48% en 2021. Il reste supérieur au taux d’opposition moyen observé chez l’adulte (33%).
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Le taux d’opposition est plus élevé pour les donneurs les plus jeunes avec un taux relativement stable de 55% chez les 0-4 ans et en forte hausse à 63% chez les 5-11 ans (contre 46% en 2020). Il augmente dans le temps pour toutes les classes d’âge, surtout pour les 12-18 ans (26% en 2016, 36% en 2018, 40% en 2021).
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La cause « Obstacle médico-légal ou administratif » représente la deuxième cause de non prélèvement derrière l’opposition, suivie par la survenue « d’incident médical ».
Les causes de décès des donneurs
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La première cause de décès des donneurs pédiatriques depuis 2015 est l’anoxie (de causes multiples : noyade, étouffement) et représente désormais 50% des causes de décès parmi les donneurs recensés. En 2021, ce sont les 5-11 ans qui ont la plus forte progression de la part des décès par anoxie par rapport à 2017 (hausse de 31% pour les 5-11 ans vs. 24% pour les 0-4 ans et 18% pour les 12-18 ans.
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La distribution des causes de décès varie sensiblement selon l’âge, mais les traumatismes liés à un accident de la voie publique ou à un accident domestique s’avèrent, après l’anoxie, être les causes de décès les plus souvent observées. Le nombre de décès en lien avec un traumatisme crânien après AVP est reparti à la hausse (30 donneurs recensés, deuxième cause de décès en 2021) après 3 années de baisse consécutive et tout particulièrement chez les donneurs âgés de 12 à 18 ans (38% des causes de décès parmi les donneurs recensés en 2021) (Tableau PP2).
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Depuis 3 ans, les intoxications et les méningites sont des causes de décès faisant l’objet d’un recensement chez les enfants quasi inexistantes.
