Les définitions des méthodes se trouvent :
https://rams.agence-biomedecine.fr/greffe-dorganes-donnees-generales-et-methodes
Depuis 1982, date de la première greffe cardio-pulmonaire, et 1987, date de la première greffe pulmonaire enregistrée dans Cristal, 930 greffes cardio-pulmonaires et 6 357 greffes de poumon ont été enregistrées, ce qui représente l’expérience cumulée globale française en matière de greffe pulmonaire et cardio-pulmonaire. Sur l’ensemble du territoire national, au 31 décembre 2021, on estime à 150 le nombre de porteurs d’un greffon cœur-poumons fonctionnel et à 2708 celui des porteurs d’un greffon pulmonaire fonctionnel.
L’année 2021 a été une année de rebond pour l’activité de greffe pulmonaire durement impactée par la pandémie de COVID-19 en 2020. La modification des indications de greffe s’est poursuivie avec une quasi disparition des inscriptions en liste d’attente pour mucoviscidose et une augmentation des indications d’inscription pour fibrose. Ces changements ont entrainé une modification du profil des patients en attente et se sont accompagnés d’une augmentation du recours à la super-urgence. La part des greffes pulmonaires réalisées avec des greffons issus de donneurs décédés en arrêt circulatoire de la classe III de Maastricht, comme la proportion des greffes réalisées avec des greffons réhabilités sur machine de perfusion, sont restées limitées, représentant respectivement 6% et 10% des greffes. Par ailleurs, la modification de la modalité géographique de répartition des greffons a contribué à ce que les disparités régionales des taux d’inscription et de greffe se superposent mais n’a pas pour autant fait disparaitre les disparités régionales d’accès à la greffe. D’un autre côté, en 2021, l’activité de greffe cardio-pulmonaire a continué de décroitre avec une baisse du nombre des inscriptions et des greffes. La mise en place début 2021 de la modification du délai d’obtention de l’équivalent de 400 points au score de répartition des greffons cardiaques s’est accompagnée d’une activité de greffe cardio-pulmonaire chez des candidats non urgents.
DEVENIR DES CANDIDATS EN LISTE D’ATTENTE
Liste d’attente
Le nombre de nouveaux candidats inscrits sur la liste d’attente de greffe cardio-pulmonaire a continué de diminuer en 2021 par rapport aux années précédentes (Tableau PCP1a) avec seulement 4 nouveaux candidats soit 0,1 par million d’habitants (pmh) (Tableau PCP5). Le nombre de candidats restant en liste d’attente le 1er janvier 2022 était quant à lui en diminution de 26% (-5) par rapport à l’année précédente. Aucun candidat n’était en contre-indication temporaire le 1er janvier 2022.
Le profil des nouveaux inscrits en attente de greffe cardio-pulmonaire a été semblable en 2021 à celui des inscrits en 2020 (sur de petits effectifs) avec, à l’inscription, des candidats d’âge comparable (47 ans versus 41 ans), tous de sexe masculin et ambulatoires (75%) ou hospitalisés dans une unité conventionnelle (25%) (Tableaux PCP3a et 4a).
Le nombre de nouveaux candidats inscrits en liste d’attente de greffe pulmonaire a augmenté de 10% (+31, 5,2 pmh) en 2021 par rapport à 2020 (Tableau PCP1b) mais reste inférieur à celui de la période 2016-2019 (5,4-6,9 pmh) (Tableau PCP5). Le nombre de candidats restant en liste d’attente était en légère baisse en janvier 2022 par rapport à janvier 2021. La proportion des candidats en contre-indication temporaire était le 1er janvier 2022 de 18%, plus élevée que celle observée en 2020 (14%).
Le profil des nouveaux candidats inscrits en attente de greffe pulmonaire a continué d’évoluer en 2021 en raison du changement des indications, caractérisé par une quasi disparition de la mucoviscidose (4%) une baisse de l’emphysème-BPCO (26% en 2021 versus 36% en 2020) et une hausse de la fibrose (35% en 2021 versus 27% en 2020), qui devient la 1ère indication d’inscription en liste d’attente. Ainsi, si l’âge moyen des nouveaux candidats n’a pas varié (52 ans en 2021 versus 51 ans en 2020), la proportion de nouveaux candidats âgés de plus de 55 ans a augmenté (53% en 2021 versus 49% en 2020), et, la proportion des nouveaux candidats ambulatoires au moment de leur inscription a diminué (70% en 2021 versus 77 % en 2020) (Tableaux PCP3b et 4b et 5).
Devenir en liste d’attente
L’incidence cumulée de greffe à 12 mois hors temps passé en contre-indication temporaire était de 51% pour les nouveaux inscrits en attente de greffe cardio-pulmonaire sur la période 2016-2021 (Figure PCP3a).
L’accès à la greffe n’a pas changé depuis la période 2003-2006 (Figure PCP1a) et est largement déterminé par l’obtention d’une priorité nationale, la super-urgence (Figure PCP4a).
L’incidence cumulée de décès ou de sortie de liste pour aggravation à 12 mois hors temps passé en contre-indication temporaire était de 15% (Figure PCP3a), pour les nouveaux inscrits en attente de greffe cardio-pulmonaire pendant la période 2016-2021. Cette incidence est plus basse sur la période la plus récente (Figure PCP1a). Cette incidence était comparable chez les patients ayant et n’ayant pas bénéficié d’une super-urgence (Figure PCP4a). Les taux d’incidence de décès, et, de décès ou sortie de liste pour aggravation étaient de 13 pour 100 patients années en 2021, plus bas qu’en 2019 avant la pandémie (Tableaux PCP9 et 10).
L’incidence cumulée de greffe à 12 mois hors temps passé en contre-indication temporaire était de 85%, pour les nouveaux inscrits en attente de greffe pulmonaire sur la période 2016-2021 (Figures PCP3b). Les facteurs déterminant l’accès à la greffe en analyse univariée étaient, en dehors de la période (Figure PCP1b), le groupe sanguin, avec un meilleur accès pour les candidats des groupes A et AB (Tableau PCP7), l’obtention d’une super-urgence (Figure PCP4b), et l’équipe dans laquelle le patient était inscrit (Tableau PCP8).
L’incidence cumulée de décès ou de sortie de liste pour aggravation à 12 mois hors temps passé en contre-indication temporaire était de 6%, pour les nouveaux inscrits en attente de greffe pulmonaire sur la période 2016- 2021 (Figures PCP3b), avec une diminution progressive depuis la période 1995-1998 (Figure PCP1b). Cette incidence cumulée de décès ou de sortie de liste pour aggravation à 12 mois était identique chez les patients ayant et n’ayant pas bénéficié d’une super-urgence (Figure PCP4b). Les taux d’incidence de décès et de décès ou sortie de liste pour aggravation étaient, pour leur part, en 2021, respectivement de 9,5 et 14,2 pour 100 patients années (Tableaux PCP9 et 10).
PRÉLÈVEMENT EN VUE DE GREFFE
Alors que le nombre de donneurs décédés en état de mort encéphalique prélevés d’au moins un organe avait diminué de 22% en 2020, première année de la pandémie, par rapport à 2019, il a augmenté de 3% en 2021 par rapport à 2020. Le nombre des donneurs prélevés d’un greffon cardio-pulmonaire a, pour sa part, baissé de 25% (-2), mais sur de très petits effectifs (n=6) (Tableau PCP11). Ainsi, en 2021 la proportion de donneurs décédés en état de mort encéphalique prélevés d’au moins un organe, qui ont été prélevés d’un greffon cardio-pulmonaire a été de 0,4% (6 sur 1392). Cette évolution s’inscrit dans un contexte de baisse du nombre de candidats. Tous les greffons prélevés ont été greffés (Tableau P9). Les caractéristiques démographiques des donneurs de greffons cardio-pulmonaires prélevés et greffés n’ont pas changé en 2021 par rapport à 2020 avec en 2021 un âge moyen de 35 ans (Tableau PCP3a).
Dans le même contexte de hausse de 3% du nombre de donneurs décédés en état de mort encéphalique prélevés d’au moins un organe, le nombre de donneurs décédés en état de mort encéphalique prélevés d’un greffon pulmonaire a augmenté de 13%. De plus, alors que le nombre de donneurs décédés en arrêt circulatoire de la classe III de Maastricht prélevés d’au moins un organe a augmenté de 44% en 2021 par rapport à 2020, le nombre de ces donneurs de la classe III de Maastricht prélevés d’un greffon pulmonaire a augmenté de 37% (Tableau PCP11). Au total, la proportion des donneurs décédés en état de mort encéphalique prélevés d’au moins un organe qui ont été prélevés d’un greffon pulmonaire a augmenté de 20% en 2020 (269 sur 1355) à 22% (303 sur 1392) en 2021, et, celle des donneurs décédés en arrêt circulatoire de la classe III de Maastricht prélevés d’un organe, qui ont été prélevés d’un greffon pulmonaire a légèrement diminué de 13% en 2020 (19 sur 151) à 12% (26 sur 217) (Tableau P28). Par ailleurs, en 2021, la proportion des donneurs de la classe III de Maastricht prélevés d’un organe, qui a eu un greffon pulmonaire prélevé et greffé a été de 8%; 31% (8 sur 26) des greffons pulmonaires prélevés n’ayant pas été greffés. Deux pour cent (7 sur 303) des greffons pulmonaires prélevés chez des donneurs décédés en état de mort encéphalique n’ont pas été greffés en France, un greffon ayant été greffé à l’étranger et 6 n’ayant pas été greffés (Tableau P9). Les caractéristiques démographiques des donneurs de greffons pulmonaires prélevés et greffés n’ont pas changé en 2021 par rapport à 2020 (Tableau PCP3b). Ainsi, l’âge moyen des 316 donneurs dont un greffon pulmonaire a été greffé était de 50 ans et 44% avaient plus de 55 ans (Tableau PCP3b).
ATTRIBUTION DES GREFFONS
L’attribution des greffons pulmonaires et cardio-pulmonaires est fondée sur l’urgence et la géographie avec la possibilité pour les équipes de demander, depuis septembre 2006 pour la greffe cardio-pulmonaire, et, juillet 2007 pour la greffe pulmonaire, une priorité nationale dite super urgence – SU –, pour les malades en situation d’urgence vitale sans autre défaillance d’organe.
La répartition géographique des greffons pulmonaires a été largement modifiée en septembre 2020 afin d’améliorer l’équité géographique de répartition des greffons. Dans le système précédent, l’allocation des greffons était locale, régionale puis nationale. Dans le nouveau système, les réseaux locaux ont été changés. Les centres de prélèvement appartenant au réseau local d’une équipe ont été choisis afin que le rapport entre le nombre de greffons pulmonaires prélevés dans le réseau local et le nombre de greffes réalisées dans le centre de transplantation soit similaire pour toutes les équipes. De plus, l’allocation régionale des greffons a été supprimée. D’autre part, en février 2021, l’allocation des greffons cardio-pulmonaires aux candidats à une greffe cardio-pulmonaire sans SU a été modifiée, avec l’obtention immédiate (et non plus après un délai de 18 mois) de l’équivalent de 400 points du score de répartition des greffons cardiaques.
Le nombre de demandes de super-urgences cardio-pulmonaires et le nombre de malades pour lesquels une demande a été faite ont diminué en 2021 par rapport à 2020 respectivement de 61.5% et 73% (sur des petits effectifs) (Tableau PCP14a), dans un contexte de diminution de 67% du nombre de nouveaux inscrits sur la liste d’attente, et, alors que la modification de l’intégration des candidats à une greffe cardio-pulmonaire non prioritaires au sein du score de répartition des greffons cardiaques a été mise en application en février 2021. La part des malades greffés en SU en 2021 a été de 67% alors qu’elle était de 100% en 2020 (Tableau PCP16a). En 2021, un mois après l’obtention d’une SU, 67% des candidats à une greffe cardio-pulmonaire étaient greffés, et 33% étaient toujours en attente (Tableau PCP15a).
Le nombre de demandes de super-urgences pulmonaires et le nombre de malades pour lesquels une demande a été faite ont fortement augmenté en 2021 par rapport à 2020, respectivement de 49% et 44% (Tableau PCP14b) alors que le nombre de nouveaux inscrits a augmenté de 10%. Ainsi, la proportion de candidats pour lesquels une demande de SU a été faite a augmenté de 12% (61 sur 503) en 2020 à 16,5% (88 sur 534) en 2021. La proportion de greffes pulmonaires réalisées en SU a pour sa part augmenté de 17% en 2020 à 22% en 2021 alors que le nombre de greffes pulmonaires réalisées en SU en 2021 a augmenté de 41% par rapport à 2020 (69 greffes en 2021 versus 49 greffes en 2020) (Tableau PCP16b). Cette évolution des demandes de SU s’explique largement par l’évolution des indications avec l’augmentation du nombre de candidats ayant une fibrose. En effet, 51% des candidats qui ont eu une demande de SU acceptée en 2021 avaient une fibrose. Parmi l’ensemble de ces candidats avec une SU acceptée, 6% avaient, à l’inscription en liste d’attente, une ventilation assistée invasive,15% une ECMO et 42% une corticothérapie (Tableau PCP17b). En 2021, un mois après l’obtention d’une SU, 79,5% des candidats étaient greffés, 9% décédés ou sortis de liste pour aggravation, et, 10% toujours en attente (Tableau PCP15b).
ACTIVITÉ DE GREFFE
Le nombre de greffes cardio-pulmonaires a diminué de 25% en 2021 par rapport à 2020 (6 greffes, 0,1 pmh) (Tableau PCP1a). Entre 2015 et 2017, c’est-à-dire avant la mise en place du score d’attribution des greffons cardiaques, l’activité nationale était entre 6 et 13 greffes par an. La diminution du nombre total de candidats, en 2021 par rapport à 2020, fait que le nombre total de candidats pour un greffon est resté stable à 3,8 entre 2020 et 2021.
L’indication de greffe cardio-pulmonaire la plus fréquente est l’hypertension pulmonaire (83% des greffés) (Tableau PCP19). Les caractéristiques démographiques des greffés sont identiques, en 2021 par rapport à 2020 avec un âge moyen de 35 ans et une répartition des genres équilibrée (Tableau PCP3a). Aucun malade n’était sous ECMO ou sous ventilation mécanique à la greffe, 2 étaient en soins intensifs et 1 sous perfusion d’inotrope (Tableau PCP4a).
En 2021, 3 équipes ont réalisé au moins une greffe cardio-pulmonaire chez des adultes et une équipe a effectué une greffe chez un enfant. Les équipes de Lannelongue et de Lyon ont effectué 80% de l’activité nationale adulte.
Le nombre de greffes pulmonaires a augmenté de 12% en 2021 par rapport à 2020 (316, 4,6 pmh versus 283, 4,2 pmh) (Tableau PCP1b). L’augmentation sensiblement similaire du nombre de nouveaux inscrits en attente (+10%) a fait que le nombre de nouveaux candidats pour un greffon est resté stable à 1,1 (Tableau PCP2b). La proportion de greffes mono-pulmonaires parmi l’ensemble des greffes pulmonaires a été stable (10%). L’augmentation de l’activité de greffe s’explique par une augmentation de 11% des greffes faites avec des greffons pulmonaires prélevés chez des donneurs en mort encéphalique (298 contre 268) et une augmentation de 20% des greffes faites à partir de greffons pulmonaires prélevés chez les donneurs décédés après arrêt circulatoire de la catégorie III de Maastricht (18 contre 15) (Tableau PCP18). En 2021, 94% des greffes pulmonaires ont été réalisées avec des greffons issus de donneurs en mort encéphalique. Le nombre de greffes réalisées avec des greffons réhabilités sur machine de perfusion a augmenté de 19% (31 soit 10% greffes contre 26 soit 9% des greffes en 2020) (Tableau PCP18). Cette faible augmentation du recours aux machines de perfusion (+5) pourrait s’expliquer par la modification de la modalité de répartition géographique des greffons, qui a fait que les centres qui utilisaient le plus les machines de perfusion, ont eu moins de propositions de greffons à critères élargis justifiant l’utilisation de la réhabilitation.
Alors que la proportion de malades greffés pour mucoviscidose a chuté, passant de 21% en 2019 à 3% en 2021 et que celle des malades greffés pour fibrose pulmonaire a cru de 23% à 29% (Tableau PCP19), les caractéristiques démographiques et cliniques des greffés pulmonaires ont changé (Tableaux PCP3b et 4b), En 2021 par rapport à 2020, les greffés sont plus âgés, avec un âge moyen de 54 ans et 58% de malades âgés de plus de 55 ans, et sont plus souvent hospitalisés avec 60% contre 69% de malades ambulatoires à la greffe.
Parmi les 9 centres avec une autorisation de greffe chez les adultes, en 2021, les centres de Nantes (+41%), Bordeaux (+39%) et Foch (+36%) ont connu la plus forte progression d’activité, et, seul le centre de Toulouse a diminué significativement son activité (- 27%) (Tableau PCP 20b). L’équipe de l’hôpital Necker à laquelle a été transférée l’autorisation de greffe pulmonaire pédiatrique de Georges Pompidou en 2019 a réalisé une greffe en 2021.
SURVIE POST GREFFE
Pour la cohorte des malades opérés entre 2004 et juin 2020, les survies du receveur ont été, 1 an après une greffe cardio-pulmonaire, mono-pulmonaire et bi-pulmonaire, respectivement de 65%, 72% et 81% (Figure PCP5). La survie du receveur, dans la même cohorte, 5 ans après une greffe mono-pulmonaire et bi-pulmonaire a été respectivement de 48% et 63%. Il faut noter que les indications et plus généralement le profil des receveurs pour ces deux greffes sont différents.
L’analyse de la survie selon la période de greffe montre que la survie du receveur 1 an après une greffe cardio-pulmonaire, qui s’était améliorée entre 1985 et 1995, est restée inchangée depuis (survie de 64% pour la période 1995-1999 et de 67% pour la période 2014- juin 2020) (Figure PCP7a). La survie des receveurs de greffons cardio-pulmonaires est identique qu’ils soient opérés dans le cadre d’une SU ou hors priorité (taux de survie à 1 an de 67% versus 68% pour les malades sans priorité) (Figure PCP9a). Cet élément autorise une stratégie d’allocation des greffons « juste à temps ».
La survie 1 an après une greffe pulmonaire, quant à elle, est restée stable depuis 2005 (survie de 82% pour la période 2017-2020 versus 69% pour la période 2000-2004) (Figure PCP7b). Au-delà de la première année les courbes de survie sont restées parallèles et les taux annuels d’attrition inchangés depuis 1990, soulignant le défi de la prévention et de la prise en charge de la dysfonction chronique du greffon pulmonaire. La survie a été significativement plus basse pour les receveurs de greffons pulmonaires opérés dans le cadre d’une SU que pour ceux opérés sans priorité (taux de survie à 1 an de 72% versus 82% pour les malades sans priorité, cohorte 2007-juin 2020) (Figure PCP9b).
L’indication de la greffe est associée à la survie après une greffe pulmonaire. Pour la cohorte des malades opérés entre 2004 et juin 2020, les malades greffés pour une mucoviscidose (taux de survie à 1 an de 87%) ont eu une survie significativement meilleure que ceux opérés pour un emphysème-BPCO (taux de survie à 1 an de 81%) et que ceux greffés pour une fibrose pulmonaire (taux de survie à 1 an de 69%) (Figure PCP8b). La modification des indications de greffe observée depuis 2020 pourrait ainsi se traduire prochainement par une altération des résultats de la greffe pulmonaire. La probabilité de survie après greffe pulmonaire dépend également de l’âge du donneur. La survie des receveurs, greffés entre 2004 et juin 2020, avec un greffon issu d’un donneur âgé de moins de 18 ans (Figure PCP10b) avaient une meilleure survie à 1 an.
ACTIVITE RÉGIONALE DE GREFFE PULMONAIRE
Le taux de nouveaux malades inscrits sur la liste d’attente de greffe pulmonaire en 2021, en France, a été de 5,2 par million d’habitants (pmh) alors qu’il était de 4,7 en 2020, première année de la pandémie, et de 6,8 pmh en 2019, année avant la pandémie (Tableau PCP5). En 2021, il y a eu des disparités régionales importantFranceFrance métropolitaine puisque ce taux a varié entre 2,2 pmh (Champagne-Ardenne) et 8,8 pmh (Corse) (Figure PCP13). Parmi les 13 régions métropolitaines actuelles, 6 d’entre elles, en plus des 4 régions d’outre-mer, sont dépourvues d’équipe de greffe pulmonaire (Figure PCP13).
Le taux de greffe puFrancere en France, en 2021, a été de 4,6 alors qu’il était de 4,2 pmh en 2020 et de 5,7 pmh en 2019. Ce taux avait été stable entre 2016 et 2019 (TFrance PCP1b). En France métropolitaine, des disparités régionales notables ont été constatées avec un taux de greffe pulmonaire allant de 1,5 pmh (Champagne-Ardenne) à 11,7 pmh (Corse), si l’on se réfère aux régions qui précédaient la réforme territoriale de 2015 (Figure PCP14). La similitude des disparités régionales concernant les taux d’inscription et de greffe, en 2021, est un effet attendu de la modification des règles de répartition géographique des greffons pulmonaires de 2020. Celle-ci consistait en effet à optimiser les réseaux locaux, définis depuis par un rapport entre le nombre de greffons pulmonaires prélevés dans le réseau local et le nombre de greffes réalisées dans le centre de transplantation similaire pour toutes les équipes, et, à supprimer l’allocation régionale. La persistance de disparités régionales d’activité de greffe pourrait ainsi être due aux différences régionales d’incidence des maladies conduisant à une greffe, mais pourrait être aussi due à des différences de sélection des candidats et des greffons par les équipes, et par des différences régionales d’impact sur le système de santé de la pandémie de COVID-19.
CONCLUSIONS
Les caractéristiques de 2021 sont :
- Une diminution du nombre de nouveaux inscrits sur la liste d’attente de greffe cardio-pulmonaire de 67% (0,1 pmh) et du nombre de greffes cardio-pulmonaires de 25% (0,1 pmh) par rapport à 2020, avec en 2021, 67% des greffes réalisées chez des candidats en super-urgence. Ces nouveaux inscrits ont eu entre 2016 et 2021 une incidence cumulée de greffe 1 an après l’inscription de 51%. La probabilité de survie du receveur 1 an après une greffe cardio-pulmonaire a été de 67% pour les malades opérés entre 2014-juin 2020.
- Une augmentation respectivement de 13% et de 37% du nombre de donneurs en mort encéphalique, et de donneurs décédés après un arrêt circulatoire de la classe III de Maastricht, prélevés d’un greffon pulmonaire.
- Une augmentation du nombre de nouveaux inscrits sur la liste d’attente de greffe pulmonaire de 10% (5,2 pmh) semblable à l’augmentation du nombre de greffes (+12%, 4,6 pmh) si bien que l’écart entre le nombre de nouveaux inscrits et de greffés est resté à un niveau très faible (1,1) au regard de celui constaté pour les autres organes.
- Un effondrement des inscriptions en attente et des greffes pulmonaires pour mucoviscidose par rapport aux années précédentes.
- Pour la cohorte des candidats inscrits en liste d’attente de greffe pulmonaire entre 2016 et 2021, une incidence cumulée de greffe à un an, hors temps passé en contre-indication temporaire, de 85%, pour une probabilité de décès ou de sortie de liste pour aggravation à un an de 6%.
- Une augmentation des greffes faites avec des poumons réhabilités sur machine de perfusion (+ 19%) mais une stabilité de la part des greffes réalisées avec des greffons réhabilités sur machine de perfusion (10%).
- Une augmentation par rapport à 2020 de la proportion des candidats pour lesquels une demande de super-urgence a été faite (17% versus 12%), et, du nombre de greffes pulmonaires réalisées dans le cadre d’une super-urgence (22% versus 17%).
- Une survie du receveur 1 an après une greffe pulmonaire actuellement de 82%.
Liste d’attente




Devenir des malades en liste d’attente




(à partir de la date de l'inscription active avec exclusion des malades sortis de liste ou décédés en attente avant d'avoir eu une inscription active -
l'exclusion du temps d’inactivité n'est pas réalisée pour le calcul de l'incidence globale)

(Exclusion du temps passé en liste inactive et des malades sortis de liste ou décédés en attente avant d'avoir eu une inscription active)








En 2021,
- Un greffon pulmonaire prélevé en France a été greffé à l’étranger (dont aucun greffon pédiatrique).
- Deux greffons pulmonaires greffés en France ont été prélevés à l’étranger (dont un greffon pédiatrique).














Malgré l’amélioration de l’exhaustivité des données de suivi des patients greffés cardio-pulmonaires, il n’est pas possible d’obtenir le nombre de patients porteurs d’un greffon fonctionnel par simple interrogation de Cristal. En effet, au 31 décembre 2021, 17,2% des malades greffés cardio-pulmonaires entre 2004 et 2020 restaient sans nouvelles depuis plus d’un an. Ainsi, l’estimation de ce nombre a été effectuée en deux étapes basées sur l’ancienneté des données de suivi du patient.
Dans un premier temps, nous avons dénombré les porteurs d’un greffon fonctionnel dans Cristal (patients déclarés vivants sans arrêt de fonction du greffon) dont les dernières nouvelles dataient de moins de 18 mois (suivi annuel obligatoire dans Cristal). Pour les patients qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon et dont les dernières nouvelles dataient de plus de 18 mois, le nombre de porteurs d’un greffon fonctionnel a été estimé en leur appliquant les taux de survie du greffon estimés sur la population globale.
Le nombre total de porteurs d’un greffon fonctionnel correspond à la somme de ces deux valeurs. Le chiffre ainsi estimé est encadré par deux bornes :
- la borne inférieure correspond à l’hypothèse la plus pessimiste, selon laquelle les malades non suivis sont considérés comme en arrêt fonctionnel de greffon.
Cela signifie que seuls les greffés qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon au 31 décembre de l’année et dont les données de suivi dataient de moins de 18 mois étaient porteurs d’un greffon fonctionnel à cette date ;
- la borne supérieure correspond à l’hypothèse la plus optimiste, selon laquelle les malades non suivis sont considérés comme porteurs d’un greffon fonctionnel.
En d’autres termes, tous les greffés qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon au 31 décembre de l’année, quelle que soit l’ancienneté des données de suivi, étaient vivants et porteurs d’un greffon fonctionnel à cette date.
Le nombre de malades porteurs d’un greffon fonctionnel est un indicateur important de la charge de travail des équipes médico-chirurgicales de greffe qui doivent assumer le suivi d’une cohorte chaque année grandissante de malades sous traitement immunosuppresseur. Le nombre estimé de porteurs de greffon cœur-poumons fonctionnel en France est de 150 au 31 décembre 2021.
Malgré l’amélioration de l’exhaustivité des données de suivi des patients greffés pulmonaires, il n’est pas possible d’obtenir le nombre de patients porteurs d’un greffon fonctionnel par simple interrogation de Cristal. En effet, au 31 décembre 2021, 22,9% des malades greffés pulmonaires entre 2004 et 2020 restaient sans nouvelles depuis plus d’un an. Ainsi, l’estimation de ce nombre a été effectuée en deux étapes basées sur l’ancienneté des données de suivi du patient.
Dans un premier temps, nous avons dénombré les porteurs d’un greffon fonctionnel dans Cristal (patients déclarés vivants sans arrêt de fonction du greffon) dont les dernières nouvelles dataient de moins de 18 mois (suivi annuel obligatoire dans Cristal). Pour les patients qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon et pour lesquels il n’y avait pas de mise à jour depuis plus de 18 mois, le nombre de porteurs d’un greffon fonctionnel a été estimé en leur appliquant les taux de survie du greffon estimés sur la population globale.
Le nombre total de porteurs d’un greffon fonctionnel correspond à la somme de ces deux valeurs. Le chiffre ainsi estimé est encadré par deux bornes :
- la borne inférieure correspond à l’hypothèse la plus pessimiste, selon laquelle les malades non suivis sont considérés comme en arrêt fonctionnel de greffon.
Cela signifie que seuls les greffés qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon au 31 décembre de l’année et dont les données de suivi dataient de moins de 18 mois étaient porteurs d’un greffon fonctionnel à cette date ;
- la borne supérieure correspond à l’hypothèse la plus optimiste, selon laquelle les malades non suivis sont considérés comme porteurs d’un greffon fonctionnel.
En d’autres termes, tous les greffés qui n’avaient pas fait l’objet d’une déclaration de décès ou d’arrêt de fonction du greffon au 31 décembre de l’année, quelle que soit l’ancienneté des données de suivi, étaient vivants et porteurs d’un greffon fonctionnel à cette date.
Le nombre de malades porteurs d’un greffon fonctionnel est un indicateur important de la charge de travail des équipes médico-chirurgicales de greffe qui doivent assumer le suivi d’une cohorte chaque année grandissante de malades sous traitement immunosuppresseur. Le nombre estimé de porteurs de greffon pulmonaire fonctionnel en France est de 2 708 au 31 décembre 2021.

Évaluation de la survie post greffe pulmonaire par équipe
La méthode de l’évaluation est détaillée dans le chapitre Organes.
Les résultats 1 an après la greffe
Les facteurs de risque 1 an après la greffe utilisés pour ajuster sur la gravité des receveurs sont : l’âge, l’indication de greffe, le diabète, la bilirubine à l’inscription, le débit de filtration glomérulaire à la greffe, et la durée d’attente avant greffe. Ceux du donneur sont l’âge, la consommation de tabac du donneur. Enfin, les facteurs liés à la greffe sont la greffe combinée, la durée d’ischémie froide et la mise sous machine à perfusion.
Les greffes exclues de l’analyse sont les greffes réalisées à partir de donneurs décédés après arrêt cardiaque Maastricht III et les greffes réalisées à partir de donneurs prélevés à l’étranger.
Le taux d’échec ajusté dans une équipe est considéré comme significativement différent de la moyenne nationale s’il se trouve en dehors de l’intervalle de confiance à 99%. Les équipes peuvent être identifiées par les informations présentées dans le tableau ci-dessous.
Cette année, une équipe a un taux d’échec à 1 an de greffe significativement inférieur à la moyenne nationale.
Les équipes non représentées sur le graphe sont celles qui ont réalisé moins de 10 greffes ou présentent plus de 10% de perdus de vue.
Les résultats 3 ans après la greffe
Les facteurs de risque 3 ans après la greffe utilisés pour ajuster sur la gravité des receveurs sont : l’âge du receveur, l’indice de masse corporelle du receveur, l’indication de greffe, le passage en unité de soins intensifs juste avant la greffe et le volume expiratoire maximum par seconde (juste avant la greffe). Les caractéristiques du donneur et les conditions de la greffe n’étaient pas des facteurs de risque à 3 ans et n’ont pas été utilisés.
Le taux d’échec ajusté dans une équipe est considéré comme significativement différent de la moyenne nationale s’il se trouve en dehors de l’intervalle de confiance à 99%. Les équipes peuvent être identifiées par les informations présentées dans le tableau ci-dessous.
Cette année, deux équipes ont un taux d’échec à 3 ans de greffe significativement inférieur à la moyenne nationale. Deux équipes ont un taux d’échec à 3 ans de greffe significativement supérieur à la moyenne nationale.
Les équipes non représentées sur le graphe sont celles qui ont réalisé moins de 10 greffes ou présentent plus de 10% de perdus de vue.


