La tension causée sur l’offre de soins depuis la crise sanitaire liée à la pandémie de COVID-19 retentit encore cette année sur les activités de prélèvement et de greffe de tissus. Grâce à la mobilisation de tous, ces activités ont repris en 2021, sans toutefois retrouver le volume d’activité de 2019.
L’activité de prélèvement de tissus sur donneur décédé a progressé de 22% par rapport à 2020, elle reste en retrait de 11% par rapport à 2019 ; sur donneur vivant elle a progressé de 23,8% par rapport à 2020, mais reste en retrait de 5,4% par rapport à 2019
L’Agence de la biomédecine analyse les données de préparation et qualification des tissus grâce au bilan d’activité annuel des banques de tissus, les données relatives aux donneurs décédés issues de la base de données CRISTAL, ainsi que les données concernant les greffes de cornées provenant du registre GLAC.
Le champ de cette activité est vaste. Les tissus comprennent les cornées, la peau, les artères, les veines, les valves cardiaques, les os (entiers ou spongieux), les tendons, les ménisques, les volets crâniens et les membranes amniotiques. Les disciplines médicales concernées par la greffe de tissus sont aussi variées que peuvent l’être l’ophtalmologie, la chirurgie vasculaire, la chirurgie cardiaque, la chirurgie des grands brûlés, ou la chirurgie orthopédique maxillo-faciale et arthroscopique.
Il est donc indispensable de distinguer l’analyse et le message pour chaque type de donneurs et chaque type de tissu. L’analyse des données d’activité s’interprète sur la base des chiffres de l’année et des tendances d’évolution comparées aux années précédentes.
L’activité de prélèvement de tissus concerne 43 236 donneurs en 2021 (+8 255 par rapport à l’an dernier ; +5% comparé à l’activité enregistrée il y a 5 ans). Elle repose sur deux grandes catégories différentes : celles des dons de tissus issus de prélèvements sur donneurs décédés (14% de l’activité) ; celles des dons issus de la collecte de tissus sur donneurs vivants par recueil de résidus opératoires au cours d’une intervention chirurgicale réalisée au bénéfice d’un patient (86% de l’activité).
Tissus provenant de donneurs décédés
L’activité de prélèvement de tissus sur donneurs décédés s’adosse à celle des prélèvement d’organes. Elle se déroule dans des établissements de santé spécifiquement autorisés par les ARS et fait intervenir pour son organisation les unités hospitalières de coordination de prélèvement.
En 2021, 214 établissements ont réalisé des prélèvements de tissus sur donneurs décédés, 141 établissements au cours de prélèvements sur sujet en état de mort encéphalique (SME), 1 au cours de prélèvement sur donneur décédé après arrêt circulatoire suite à un arrêt cardiaque inopiné (DDAC MI/II), 50 au cours de prélèvements sur donneur décédé après arrêt circulatoire suite à la limitation ou l’arrêt des thérapeutiques DDAC M3 et 183 sur donneurs à cœur arrêté (CAT) (Figure T1).
En 2021, 5899 donneurs décédés ont été prélevés de tissus (+1078 par rapport à l’an dernier ; -1% comparé à l’activité enregistrée il y a 5 ans). 17% donneurs ont été prélevés à la fois d’organes et de tissus (soit 1000 donneurs répartis en 815 Sujets en état de mort encéphalique (SME), 4 DDAC MI/II et 181 DDAC M3) ; et 83% ont été prélevés de tissus seulement (il s’agit de 4899 donneurs CAT) (Tableau T1).
L’activité prélèvement de tissus en chambre mortuaire représente 86% des prélèvements de cornée, 41% des prélèvements de peau, 11% des prélèvements de vaisseaux, 8% des prélèvements d’os, 6% des prélèvements de valves cardiaques (Tableau T2)
Si on considère les donneurs d’organes, 59% des SME et 83% des DDAC M3 sont également prélevés de tissus. Ces donneurs sont prélevés dans 80,4% des cas de cornée, 17,9% de peau, 8,3% d’os, 40,4% de vaisseaux, 23,4% de valves.
La répartition est sensiblement différente chez les donneurs CAT : 99,4% sont prélevés de cornées, 2,5% de peau, 0,1% d’os, 1,1% de vaisseaux, 0,3% de valves.
5899 donneurs décédés ont été à l’origine de 6772 actes de prélèvements de tissus, répartis ainsi :
- 5674 prélèvement de cornées (+1059 par rapport à l’an dernier ; -1% comparé à l’activité enregistrée il y a 5 ans) ;
- 302 de peau (+87 par rapport à l’an dernier ; +13,5% comparé à l’activité enregistrée il y a 5 ans) ;
- 90 d’os (+21 par rapport à l’an dernier ; -8% comparé à l’activité enregistrée il y a 5 ans) ;
- 456 de vaisseaux (+95 par rapport à l’an dernier ; +15% comparé à l’activité enregistrée il y a 5 ans) ;
- 250 de valves cardiaques (-6 par rapport à l’an dernier ; -8%% comparé à l’activité enregistrée il y a 5 ans) (Tableaux T2 et T3)
Tissus provenant de donneurs vivants
On ne recense pas le nombre d’établissements réalisant le recueil de tissus en tant que résidus opératoires chez les donneurs vivants, aucune autorisation spécifique en dehors de celle délivrée pour l’intervention chirurgicale ou obstétricale n’est exigée.
En 2021, 37 337 personnes font don d’un tissu de leur vivant, (+7177 par rapport à l’an dernier ; +6% comparé à l’activité enregistrée il y a 5 ans) répartis ainsi :
- 30338 sont à l’origine d’un don de tête fémorale (+7487 comparé à l’an dernier ; +15% comparé à l’activité enregistrée il y a 5 ans) ;
- 6188 dons de veines (+214 comparé à l’an dernier ; -25% comparé à l’activité enregistrée il y a 5 ans) ;
- 375 d’un don de placenta (-508 comparé à l’an dernier ; +237% comparé à l’activité enregistrée il y a 5 ans)
- 74 d’un don de cœur « domino » issu de la transplantation cardiaque pour valves (-1 comparé à l’an dernier ; -10% comparé à l’activité enregistrée il y a 5 ans).
- 362 personnes bénéficient aussi d’une conservation de volet crânien pour usage autologue ultérieur (-15 comparé à l’an dernier ; -5% comparé à l’activité enregistrée il y a 5 ans) (Tableau T4).

À l’issue du prélèvement, tout tissu destiné à la greffe est placé sous la responsabilité d’une banque de tissus française, établissement ou organisme autorisé aux activités de préparation, conservation, cession ou distribution, d’import ou d’export de tissus humains par l’ANSM.
En 2021, 30 banques de tissus, déclarent une activité de préparation, conservation, cession ou distribution à l’Agence de la biomédecine. 10 banques de tissus appartiennent à l’Etablissement français du sang, 10 sont des banques de tissus hospitalières implantées dans les établissements de santé, 7 ont un statut privé, 2 sont des structures associatives et 1 relève du ministère de la défense (Tableau T5). Elles sont réparties sur tout le territoire national; une seule est présente outre-mer (à la Réunion) (Figure T2). Elles peuvent être mono ou multi-tissus, leurs volumes d’activité très variés. Ils sont exprimés en volume de tissus entrants (E : activités de réception provenant d’une coordination à l’issue d’un prélèvement, ou provenant d’une autre banque) et greffons sortants (S : activités de délivrance de tissus distribués à une équipe de greffe, ou cédés à une autre banque française) (Tableau T6). 18 d’entre elles déclarent également des activités d’importation et/ou d’exportation qui correspondent à des entrées et sorties du territoire vers des pays d’Europe ou avec des pays tiers (Tableau T6 bis)
Le rôle des banques est également d’assurer la qualité et la sécurité sanitaire des tissus pour pouvoir les valider conformes pour l’usage thérapeutique. Elles doivent qualifier tous les tissus qui satisfont aux exigences de greffe et, à contrario, éliminer tout tissu qui ne satisfait pas aux exigences de qualité et de sécurité sanitaire.
Un tissu non qualifié n’est comptabilisé que pour une seule de toutes ces causes :
- contre-indication médicale de sélection clinique;
- marqueurs positifs d’infection virologique ou syphilitique du donneur ;
- contamination du tissu (bactériologie, mycologie) ;
- qualité du tissu insuffisante (erreur de dissection, présence d’anomalie, nombre de cellules endothéliales insuffisant, défaut de transparence, nombre de cellules mortes trop important, mauvaise découpe). (Tableaux T18 et T19)
L’activité nationale est évaluée (Tableau T7) selon les :
- Réceptions : nombre de tissus adressés par les établissements préleveurs français aux banques de tissus directement après le prélèvement,
- Distributions : nombre de tissus validés et attribués par la banque à une équipe de greffe pour un patient donné au vu d’une prescription médicale nominative. Dans certains cas, un patient peut recevoir au cours d’une même greffe plusieurs greffons distribués. Dans quelques cas un tissu distribué peut ne pas être greffé (contamination tardive, patient hors d’état d’être greffé, erreur de manipulation…).
- Importations : nombre de tissus provenant de l’extérieur de France (CEE ou pays tiers) ; validés ou non et quel que soit le motif d’entrée sur le territoire,
- Exportations : nombre de produits finis à destination de pays européens ou pays tiers,
- Tissus validés : nombre de tissus en stock disponibles pour la greffe en attente de distribution,
- Tissus en quarantaine : nombre de tissus stockés en cours de préparation ou en attente validation finale,
- Élimination : nombre de tissus périmés ou non greffables en raison de résultats non conformes aux contrôles et examens destinés à évaluer la qualité et la sécurité des tissus.
L’analyse de l’activité est effectuée sur l’évolution des 5 dernières années par type de tissus (Tableaux T8 à T16).
L’ensemble des chiffres doit se lire avec précaution ; il s’agit de tableaux de données déclaratives. Certaines données sont issues de sources d’informations différentes et des différences peuvent être exprimées.
Les consignes de remplissage sont précises, car toute approximation fausse l’interprétation finale des résultats. Certaines erreurs constatées ont pu être corrigées, mais elles doivent nous inviter à des conclusions prudentes. L’analyse des tendances est plus pertinente. Dans tous les cas, les chiffres doivent se lire tissu par tissu, et il est important de garder à l’esprit que la qualification de pénurie, d’autosuffisance ou d’excédent d’un tissu s’apprécie différemment à l’échelon local et à l’échelon national. Elle ne doit être posée qu’avec prudence et elle ne peut en aucun cas interférer avec les efforts et dispositions particulières prises pour répondre à une situation qui serait différente à un autre échelon.
Le rôle des banques de tissus est de répondre aux besoins identifiés par les chirurgiens greffeurs avec qui elles travaillent. Réglementairement, elles sont responsables de la définition des besoins et de l’attribution des tissus et de la traçabilité entre le donneur et le receveur.
Au total, 76 941 (+15105 en comparaison à l’an dernier) patients ont reçu une greffe de tissus en 2020. Une greffe peut nécessiter la distribution d’un ou plusieurs tissus (Tableau T22). Ces volumes et cette progression sont majoritairement supportés par l’activité de recueil de résidus opératoires sur donneurs vivants. (Tableau T4)
Les difficultés d’approvisionnement signalées par certains chirurgiens ou les difficultés d’accès à la greffe rapportées par certains patients ne sont pas résolues par les rares échanges interbanques.
Le terme d’activité tissus est générique et s’applique à un domaine extrêmement vaste où les situations diffèrent d’un tissu à l’autre. Bien que l’activité soit largement soutenue et organisée autour de l’activité cornée qui joue le rôle phare, des actions spécifiques doivent être entreprises. A cet égard, il convient notamment d’envisager le prélèvement cardiaque pour valves, dès que la greffe de cœur n’est pas évoquée, de développer l’activité d’os massif, d’améliorer la mise à disposition d’artères, d’optimiser les protocoles de prélèvements de tissus et d’informer les donneurs : autant de leviers qui peuvent avoir une véritable efficacité.
L’autre enjeu pour l’activité de prélèvement et de greffe de tissus est de gagner en transparence et en équité en renforçant le réseau des banques.
5674 personnes décédées ont fait don de cornées en 2021, ce qui représente en moyenne 472 donneurs prélevés de cornées par mois. Comparée à 2020, l’activité de prélèvement a progressé de 23%, soit 1059 donneurs de plus ; comparée à 2019 elle reste en retrait de -10%.
6490 patients ont été inscrits sur liste en 2021 (≈ 541 demandes/mois), + 23% par rapport à l’an dernier, soit 1230 demandes de plus. Comparées à 2019, les inscriptions restent en retrait de -7%. La liste d’attente s’allonge, et les besoins augmentent plus rapidement que la hausse des prélèvements.
5 674 donneurs permettent à 4438 patients d’être greffés en 2021 mais l’activité cornée n’a pas repris la dynamique d’avant la crise sanitaire.
Elle reste l’activité phare en matière de tissus provenant de donneurs décédés. Les donneurs prélevés de cornées représentent 96% des donneurs décédés prélevés de tissus.
16 banques de tissus sont autorisées et déclarent une activité cornées (Tableau T5) avec des volumes d’activité allant du simple au quadruple (Tableau T6).
On dispose de deux sources de données. On constate un écart au prélèvement de 220 cornées entre les chiffres des coordinations et des banques, avec 11310 cornées prélevées déclarées dans CRISTAL (Tableau T3) et 11090 cornées réceptionnées déclarées par les banques de tissus (Tableau T7). On observe également un écart à la greffe de 618 cornées entre les banques de tissus et les équipes de greffe en ophtalmologie, avec 5 372 cornées distribuées déclarées par les banques de tissus pour 4 754 cornées déclarées greffées dans GLAC ; parallèlement 5 166 receveurs greffés déclarés par les banques pour 4 438 receveurs déclarés dans GLAC (Tableau T22).
Après qualification par la banque de cornée, le taux d’élimination atteint 50,2%. La principale cause d’élimination est la mauvaise qualité tissulaire correspondant le plus souvent à une densité cellulaire endothéliale insuffisante, qu’il n’est pas possible d’estimer avant prélèvement.
Ainsi à l’issue des contrôles qualité en banque, 5510 cornées ont été éliminés, dont 185 pour sélection médicale non conforme du donneur, 868 pour résultats de virologie non conformes, 581 pour contamination bactériologique ou fongique, 3598 pour qualité tissulaire non conforme, 52 pour péremption de tissus validés et 226 pour une autre cause (Tableaux T18 et T19).
Parmi les cornées validées, 52 n’ont pu être greffées pour cause de péremption, et 70 ne sont pas enregistrées pour greffe dans la base de données GLAC puisque greffées à l’étranger (Tableaux T19 et T7). Il n’y a eu aucun recours à l’importation en 2021 (Tableau T23).
Les banques sont responsables de l’attribution des tissus dans leur région, elles travaillent en réseau et échangent les cornées entre elles pour répondre à la demande locale : 7,4% du volume annuel des cornées distribuées en 2021 ont fait l’objet de tels échanges (Tableau T20).
La cornée peut se conserver 30 jours en moyenne. Le stock de cornées validées, disponibles à la greffe à l’instant t, ici au 31/12/2021, est de 199 (Tableau T17).
L’activité 2021 est marquée par une forte croissance des implantations.
375 femmes ont fait don de leur placenta à la suite de l’accouchement, ce qui a donné lieu à la préparation de 4017 membranes amniotiques. 6405 unités distribuées aux ophtalmologues au bénéfice de 5572 receveurs à partir de 18 banques de tissus déclarant une activité membranes amniotiques (Tableau T5).
L’activité s’est fortement développée à partir des collectes de placenta par voie basse (n=160) destinés à la préparation de membranes amniotiques déshydratées viro-inactivées, venues compléter les activités de collecte par césarienne destinées à la préparation de membranes cryoconservées. L’activité en banque de tissus se distingue donc par ces deux différents types de préparation. En France, une banque de tissus supporte la préparation des membranes viroinactivées (n=4070 en 2021), une autre leur distribution aux équipes de greffe (n=4091).Les 16 autres banques poursuivent l’activité standard et distribuent des membranes amniotiques cryo-conservées.
867 membranes amniotiques sont exportées en 2021(Tableau T6 bis).
Le stock national de membranes amniotiques validées a augmenté de 414% en 5 ans, il est passé de 1360 fin 2017 à 6987 fin 2021 (Tableau T7).
302 personnes décédées ont fait don de peau (ou épiderme) en 2021, ce qui représente en moyenne 25 donneurs par mois. Comparée à 2020, l’activité de prélèvement a progressé de 40%, ce qui représente 87 donneurs supplémentaires ; comparée à 2019, elle reste en retrait de -20%.
L’activité de prélèvement sur donneur CAT a retrouvé le niveau de 2019. Comparativement, la reprise des activités de prélèvement ne s’est pas retrouvée dans l’activité de greffe, qui se traduit par un volume de greffons cutanés distribués inférieur à celui de l’an dernier (37,8 m² en 2021 vs 45,8 en 2020 (Tableau T10).
L’activité s’était fortement développée ces dernières années autour de l’activité de prélèvement, sur cœur arrêté tissus (CAT) représentant plus d’un tiers des prélèvements : 123 CAT en 2021 vs 179 DOT (147 donneurs SME, 32 donneurs DDAC). Les prélèvements ont progressé de 40% en 2021 avec 302 donneurs contre 215 l’an dernier du fait de la crise sanitaire.
9 banques de tissus (4 CHU, 4 EFS, 1 établissement du ministère de la défense) déclarent une activité de préparation de peau pour usage thérapeutique (Tableau T5). Leurs volumes d’activité respectifs de préparation et d’importation/exportation (i.e entrée sortie du territoire) sont détaillés dans les tableaux T6 et T6 bis.
En France, en 2021, les banques de tissus réceptionnent au total 580 048 cm² de peau mince (ou épiderme) prélevée et distribuent pour greffe 377 944 cm² de greffons cutanés, ce qui représente une surface moindre mais le nombre de receveurs qui en ont bénéficié a augmenté cette année. Il est passé de 173 en 2020 à 191 en 2021, auxquels s’ajoutent les patients à l’étranger qui ont pu être greffés de 65 194 cm² exportés. Les stocks nationaux de peau validée en fin d’année ont encore diminué et sont de 170 490 cm² (Tableau T7). Les échanges entre banques ont également diminué, 5,5% des greffons proviennent d’une autre banque (Tableau T20).
A l’issue des contrôles qualité, 20% des prélèvements n’ont pu être validés pour greffe. La principale cause d’élimination est la contamination bactériologique et fongique (qui représente 67,6% des greffons cutanés éliminés, soit 13,5% des fragments cutanés prélevés). Toutes les précautions prises au moment du prélèvement par rapport à la préparation et à l’asepsie du donneur (double badigeon étendu à toute la surface corporelle, pose de champs stériles) peuvent contribuer à faire diminuer ce taux. Au total, 111 192cm² de peau ont été éliminés dont 4659cm² pour sélection médicale non conforme du donneur, 23817cm² pour résultats de virologie non conformes, 75158cm² pour contamination bactériologique ou fongique, 5983cm² pour qualité tissulaire non conforme, 0 pour péremption de tissus validés et 1575cm² pour une autre cause. (Tableaux T18 et T19).
Les greffes sont réalisées dans les centres aigus de traitement de brûlés (n=22) au bénéfice de 191 receveurs en 2021 (+18 par rapport à l’an dernier) (Tableau T22).
Artères
456 personnes décédées ont fait don de vaisseaux en 2021 ce qui représente 8% de l’activité de prélèvement de tissus sur donneur décédé.
Parmi elles, 372 étaient des donneurs d’artères (ce qui représente environ 31 donneurs/mois). Comparée à 2020, l’activité de prélèvement a progressé de 19%, ce qui représente 60 donneurs supplémentaires. Comparé à 2019 elle reste en retrait de -6%.
Les 1009 artères réceptionnées en banque se répartissent en 106 aortes thoraciques (+9), 206 carrefours aorto-iliaques (+39), 556 axes fémoro-poplités (+100), 52 autres et 89 non détaillé(Tableau T7).
177 artères (soit 65,1%) ont été éliminées à l’issue des contrôles qualité en banque. La cause principale est la contamination (74,6% des artères éliminées ce qui représente 48,5% des artères prélevées soient 132 artères détruites, cette part d’élimination a considérablement augmenté cette année.
Les autres causes d’élimination concernent 15 artères détruites pour sélection médicale non conforme du donneur, 4 pour résultats de virologie non conformes, 17 pour qualité tissulaire non conforme, 0 pour péremption de tissus validés et 9 pour une autre cause. (Tableaux T18 et T19).
Les banques françaises ont très peu échangé en 2021 (1% du volume annuel de tissus distribué) (Tableau T20). 63 greffons artériels ont été cédés à l‘étranger.
Le stock d’artères validées, disponibles à la greffe à l’instant t, ici au 31/12/2021, est constant : 1944 (Tableau T17) dont 84 (+1) aortes, 73 (+11) carrefours, 182 (+52) axes ilio-fémoro-poplités, 79 autres.
Le nombre d’artères distribuées pour greffe est de 664 (+3 comparé à l’an dernier) (Tableau T7), et réparties en : 71 aortes thoraciques, 134 carrefours aorto-iliaques, 393 axes ilio-fémoro-poplités, 30 autres, 36 non détaillé. 33 de ces artères provenaient de Belgique dans le cadre d’un échange transfrontalier.
En 2020, 536 receveurs ont bénéficié d’une greffe d’artères (Tableau T22).
Veines
L’activité veine est marquée par la forte progression des activités de prélèvement sur donneurs décédés qui vient compenser, mais dans une moindre mesure, la forte baisse des activités de recueil de résidus opératoire sur donneurs vivants.
456 personnes décédées ont fait don de vaisseaux en 2021. Parmi elles, 246 personnes décédées on fait don de veines (ce qui représente environ 20 donneurs/mois). Comparé à 2020 l’activité de prélèvement a progressé de 62%, avec 94 donneurs de plus. Comparé à 2019 elle a progressé de +107%.
En parallèle, les veines provenant majoritairement des résidus opératoires recueillis au cours de saphenectomie chez des donneurs vivants, ont été au nombre de 6188. Comparée à 2020, l’activité de recueil a progressé de 3,6% ; mais comparée à 2019 elle a diminué de -37,5%.
Le nombre de greffons veineux reçus en banque en 2021 est de 6 607.
La cause principale est la qualité tissulaire non conforme (41,6% des tissus prélevés).A l’issue des contrôles qualité en banque, 3887 veines (soit 58,8%) ont été éliminés (111 à partir de donneurs décédés, 3776 à partir de donneurs vivants), dont 89 pour sélection médicale non conforme du donneur, 57 pour résultats de virologie non conformes, 14 pour contamination bactériologique ou fongique, 2752 pour qualité tissulaire non conforme (cause principale représentant 41,6% des tissus prélevés), 19 pour péremption de tissus validés et 956 pour une autre cause.
Les distributions correspondent à 2722 greffons veineux au bénéfice de 1676 receveurs en 2021 (Tableau T22)
Elles sont utilisées pour la revascularisation des membres inférieurs ou en remplacement de prothèses périphériques infectées, et pour pontage artério-veineux chez l’hémodialysé après épuisement de son propre capital vasculaire.
En 2021, l’activité veine est réalisée quasi exclusivement par une seule banque de tissus, les autres ayant comparativement une activité marginale. Ce tissu ne fait pas l’objet d’échanges, 33 ont été cédées à l’étranger et 28 proviennent de l’étranger.
Les stocks totaux de greffons veineux ont diminué de 48 % en 5 ans, ils sont passés de 1870 fin 2017 à 964 fin 2021
L’activité est stable bien que sur une pente légèrement décroissante.
324 personnes ont fait don d’un cœur pour valves en 2021, 250 étaient des donneurs décédés (soit 77% de l’activité) et 74 des donneurs vivants transplantés cardiaques (soit 23% environ de l’activité qui reste stable cette année). Les activités de prélèvement n’ont pas repris comme celle des autres tissus. Comparée à 2020, l’activité de prélèvement sur donneur décédé a diminué de -2%, ce qui représente 6 donneurs de moins ; Comparée à 2019 elle reste en retrait de -25%. (Tableaux T2 et T4).
En 2021, 9 banques de tissus (5 EFS, 4 CHU) ont déclaré une activité valves, 2 importent uniquement (Tableau T5).
507 valves cardiaques réceptionnées en banque se répartissent en 110 (-60 comparé à l’an dernier) valves aortiques, 84 (-55) mitrales, 90 (+79) tricuspides et 223 (-33) pulmonaires (Tableau T7).
A l’issue des contrôles qualité en banque, 375 valves cardiaques (soit 68,9%) ont été éliminés, dont 301 pour qualité tissulaire non conforme (cause principale représentant 55,3% des valves réceptionnées), 13 pour sélection médicale non conforme du donneur, 4 pour résultats de virologie non conformes, 19 pour contamination bactériologique ou fongique, 23 pour péremption de tissus validés et 15 pour une autre cause.
Les banques françaises ont échangé 6,9% du volume annuel de tissus distribués (Tableau T20).
Le stock de valves validées, disponibles à la greffe à l’instant t, ici au 31/12/2021, diminue à 288 (Tableau T7) dont 178 valves aortiques, 0 mitrale, 19 tricuspides et 91 pulmonaires.
Le nombre de valves distribuées pour greffe est de 229 (+1 par rapport à l’an dernier) (Tableau T7), et réparties en : 28 (-11) valves aortiques, 0 mitrale, 1 (-5) tricuspides et 200 (+17) pulmonaires. 76 cœurs pour valves ont été cédés en Belgique dont 63 dans le cadre d’un échange transfrontalier.
En 2021, l’activité de greffe a augmenté par rapport à l’an dernier (+5), avec 228 receveurs qui ont bénéficié d’une greffe de valves cardiaques (Tableau T22).
La présence d’un « surstock » en valves aortiques et l’importance des échanges et des importations de valves pulmonaires confirment le besoin en valves pulmonaires exprimé par les professionnels. Les efforts doivent porter sur l’ensemble des donneurs d’organes chez qui le don de cœur, s’il ne peut être qualifié pour la greffe d’organe, doit être envisagé pour le prélèvement en tant que tissus.
Os Massif
L’activité de réception / distribution a progressé et retrouvé un niveau d’avant crise sanitaire, ce qui reste toutefois très insuffisant au regard des besoins de la population française. Au fil des ans, l’activité reste largement supportée par les importations dont elle dépend.
90 personnes décédées ont fait don de tissus ostéoligamentaires en 2021 (ce qui représente 7 à 8 donneurs/mois). Comparée à 2020, l’activité de prélèvement a progressé de 30%, soit 21 donneurs de plus sur l’année ; comparé à 2019, elle reste en retrait de -18%.
Les donneurs se répartissent ainsi 62 SME, 21 DDAC M3 et 7 CAT ; ils ont été à l’origine de 273 (+90) os massifs reçus en banques de tissus cette année.
15 banques de tissus réalisent cette activité, 2 importent uniquement.
A l’issue des contrôles qualité en banque, 61 os (soit 25,3%) ont été éliminés, dont 2 pour sélection médicale non conforme du donneur, 38 pour contamination bactériologique ou fongique, 1 pour qualité tissulaire non conforme, 6 pour péremption de tissus validés et 14 pour une autre cause.
En stock au 31 décembre 2021, on comptait en France (Tableau T7) 192 os validés : 42 os entiers (11 avec insertion tendineuse ; 31 sans), 89 épiphyses ou demi-os (proximale ou distale, avec ou sans insertion tendineuse), 36 os intercalaires, 13 baguettes, 0 hémi bassin et 5 articulations complètes, 1 os iliaque et 4 os du pied ou de la main.
Parmi les os distribués, 72 proviennent de Belgique. Ces greffes structurales, au nombre de 326 (+27 par rapport à l’an dernier), ont bénéficié à 297 receveurs (+15 comparé à l’an dernier) (Tableau T22)
Elles ont nécessité 83 os entiers, 129 demi-os, 78 baguettes, 13 os intercalaires, 18 articulations , 4 os du pied ou de la main et 1 hémi bassin (Tableau T7)
Le nombre de tissus distribués en 2021, même en ayant eu recours à l’importation, a été supérieur au nombre de tissus qu’il a été possible de prélever, obligeant les banques de tissus à puiser dans des stocks déjà faibles pour cette activité en grande pénurie.
Le stock national d’os massifs toutes catégories confondues varie entre 183 et 202 depuis 5 ans ; il est de 192 fin 2021.
Tissus mous de l’appareil locomoteur
L’activité a plus que doublé en 5 ans, si le nombre de tendons prélevés progresse l’activité de greffe repose encore de façon majeure sur l’importation.
403 tendons (+66) ont été réceptionnés en banque à l’issue du prélèvement, ainsi que 37 (-5) fascia et 13 (-17) ménisques.
636 (+294) tendons et ligaments ont été distribués pour greffe chez 476 (+192) receveurs.
40 fascias ont été distribués et 42 ménisques.
Le recours à l’importation est majeur : 329 tendons, 0 fascia et 13 ménisques ont été importés,
Os autologues
10 banques déclarent une activité volets crâniens à usage autologue.
L’activité de recueil d’os autologue principalement constituée par la conservation de volet crânien déposé au cours de craniectomie de décompression, représente 362 (-15) conservations pour 200 (-20) réimplantations en 2021 (Tableaux T4 et T22).
Têtes fémorales
L’activité est en progression depuis 5 ans, à l’exception près du ralentissement de 2020 du fait de la crise sanitaire. En 2021 elle a repris sa croissance continue.
Les têtes fémorales (TF) proviennent quasi-exclusivement des résidus opératoires recueillis sur donneurs vivants. Vingt-trois banques sont autorisées pour cette activité, et 3 d’entre elles mettent en œuvre un procédé de viro-inactivation. C’est le tissu numériquement le plus largement représenté dans cette catégorie.
6,5% des têtes fémorales recueillies sont destinées à la cryoconservation sans viro-inactivation préalable, les autres sont destinées à une conservation à l'état déshydraté à température ambiante après viro-inactivation préalable (forme entières ou copeaux, lamelles, bloc ou poudre).
Toutes sont utilisées pour comblement osseux. Parmi les os viro-inactivés, 45% sont utilisés dans des indications en orthopédie, 55% en chirurgie dentaire, maxillo-faciale et odontologie. Elles représentent le tissu le plus largement distribué mais les volumes utilisés peuvent être très variables d’une unité de greffon osseux à l’autre.
33 619 (+10 749 comparé à l’an dernier) têtes fémorales réceptionnées en banque permettent, après préparation, de distribuer 87201(+15 844) unités de greffons osseux. Les stocks de greffons osseux validés ont augmenté de 47% en 4 ans ils sont passés de 41 363 unités validées fin 2017 à 60 991 fin 2021.
21,9% des têtes fémorales recueillies (soit 5060 au total) sont éliminées à l’issue des contrôles en banque ; 578 pour contre-indication médicale, 927 examen virologique non conformes, 33 pour examen bactériologique et fongique non conforme, 983 qualité tissulaire non conformes et 202 péremptions, et 2337 autres (Tableau T18 et T19).
Les greffons osseux distribués se répartissent en 1102 (–156) têtes fémorales cryopréservées, 29581 (+2336) unités de greffons osseux viroinactivés pour usage orthopédique, 56494 (+13 640) unités de greffons osseux viroinactivés pour usage dentaire.
62 558 (+12 538) patients ont pu recevoir ce type de greffon osseux dit de comblement en 2021 dans le cadre de leur traitement en orthopédie ou en dentisterie.


