Assistance médicale à la procréation -GAMÈTES CONSERVÉS EN COURS D’AMP

Au cours de certaines prises en charge en vue d’AMP, des spermatozoïdes peuvent être congelés ; c’est le cas par exemple, lorsqu’un prélèvement de spermatozoïdes au niveau testiculaire est nécessaire pour réaliser une fécondation in vitro avec ICSI ou lorsque l’on craint un échec de recueil de spermatozoïdes le jour de la tentative. De même, des ovocytes peuvent être congelés (vitrifiés) en cours de prise en charge en AMP, par exemple au cours de la tentative de fécondation in vitro lorsque le couple souhaite limiter la congélation embryonnaire ou que le nombre de spermatozoïdes à disposition ne permet pas la fécondation de tous les ovocytes qui ont été ponctionnés. 

Dans ces situations, la conservation de gamètes est à distinguer de la préservation de la fertilité. 

Ces conservations ne sont pas destinées au long terme : chaque année des relances sont faites par les centres pour interroger les patients sur leur souhait de poursuivre ou d’arrêter la conservation en vue d’une destruction ou bien d’un don à la recherche ou à un couple. 

Moins développée pour les ovocytes, l’autorisation de la technique de vitrification étant d’application plus récente, l’activité de conservation des ovocytes en cours de parcours d’AMP a concerné 841 ponctions en 2020 (Tableau AMP74). Dans 33% des cas, seule une partie de la cohorte ovocytaire prélevée a été conservée, le reste de la cohorte ayant été mis en fécondation. Au total, au 31 décembre de l’année 2020, on recense 12 234 échantillons d’ovocytes conservés en cours d’AMP pour 1 823 patientes (Tableau AMP74). 

L’utilisation au cours de l’année 2020, d’ovocytes auto-conservés dans le cadre de l’AMP (624 tentatives, tableau AMP74) a conduit à la naissance de 77 enfants. 

Tableau AMP74. Conservation autologue d'ovocytes en cours d'AMP de 2017 à 2020

En 2020, 4 418 personnes ont bénéficié d’une conservation de spermatozoïdes au cours d’une prise en charge en AMP (soit 20% de moins qu’en 2019, tableau AMP75). Au total, au 31 décembre de l’année 2020, on dénombre 420 570 paillettes de spermatozoïdes conservés pour 54 717 personnes. 

L’activité d’AMP après autoconservation de spermatozoïdes a diminué de 30 % après avoir connu une augmentation significative en 2019. Cette précédente augmentation s’expliquait possiblement par des indications plus pertinentes de l’autoconservation (détérioration spermatique entre le moment de l’autoconservation et la tentative de fécondation in vitro). Ainsi en 2020, 3 366 tentatives d’AMP (IIU, FIV, ICSI, TEC) ont été réalisées avec des paillettes de spermatozoïdes conservés (4 794 en 2019, soit 29,7% de moins qu’en 2019), et 621 enfants en sont nés (soit 32,1% de moins qu’en 2019).

Tableau AMP75. Conservation autologue de spermatozoïdes en vue d'une AMP de 2017 à 2020

Au cours de l’année 2020, 1 174 prélèvements chirurgicaux de spermatozoïdes ont été réalisés (-25,6% par rapport à 2019, tableau AMP76). 

Les prélèvements testiculaires représentent 75 % des prélèvements chirurgicaux. Le taux d’extraction positive (c’est-à-dire la présence de spermatozoïdes) en 2020 était de 49,5 %. Ces taux sont relativement stables depuis 2017, les indications de ce type de chirurgie et les traitements visant à améliorer la spermatogénèse n’évoluant que très peu depuis ces dernières années.

Les prélèvements épididymaires et mixtes (épididymo-testiculaires) sont moins nombreux car indiqués dans des cas plus rares d’azoospermie obstructive. Ils permettent des extractions positives beaucoup plus importantes (en 2020 respectivement 97% et 67%).

 

Tableau AMP76. Activité de recueil chirurgical de spermatozoïdes en vue d'AMP de 2017 à 2020