Les 31 centres actifs répartis dans 13 régions et autorisés13 pour l’activité de don d’ovocytes (figures AMP16 et AMP17) ont effectué 489 prélèvements d’ovocytes qui ont abouti à un don en 2020. Ces dons peuvent être présentés en trois catégories :
- Les dons de femmes ayant cédé une partie de leurs ovocytes au cours d’une tentative d’AMP, minoritaires (1% en 2020, N=5),
- Les dons de femmes ayant déjà procréé, majoritaires avec 54,8% des dons (N=268 en 2020),
- Les dons de femmes n’ayant jamais procréé, représentant 44,2% des dons (N=216 en 2020).
Le nombre de prélèvements d’ovocytes en vue de don, qui augmentait annuellement depuis l’ouverture du don aux femmes n’ayant pas procréé, a diminué de 41,4% en 2020. Cette baisse est constatée aussi bien dans le groupe des donneuses qui ont déjà procrée (- 41,1%) que le groupe des donneuses qui n’ont pas procréé (- 42,7%).
Les donneuses n’ayant pas procréé peuvent bénéficier d’une autoconservation d’une partie de leurs ovocytes si au moins 5 ovocytes peuvent être donnés; en 2020, 48,6% de ces donneuses ont bénéficié d’une autoconservation (Tableau AMP34).
En moyenne en 2020, une ponction de donneuse a permis la réalisation de 1,7 tentatives d’AMP pour les couples receveurs (Tableau AMP34).
Toutefois, le nombre de dons d’ovocytes est insuffisant pour répondre à la demande des couples inscrits en attente. On recense à la fin de l’année 2020, 4 211 couples inscrits, en attente de don d’ovocytes. Cependant, ces résultats sont à interpréter avec prudence, la mise à jour des listes étant parfois difficile. En effet, pour augmenter ses chances d’être pris en charge, un même couple a pu s’inscrire dans plusieurs centres, et réalisé son projet parental ailleurs, en France ou à l’étranger, ou encore avoir interrompu sa démarche, sans pour autant en avoir informé le centre. De même, certains couples se dirigent d’emblée vers un don d’ovocytes à l’étranger sans avoir préalablement été inscrits auprès d’un centre autorisé en France. Les demandes auprès de la CNSE14 augmentent chaque année et étaient de 1 866, dont 1 851 instruites en 2018.
En outre depuis 2017, le nombre de nouvelles demandes acceptées a dépassé celui des couples ayant bénéficié d’une AMP avec don (1 087 contre 975 en 2020).
13 https://www.agence-biomedecine.fr/Autorisation-des-centres
14 CNSE : Centre national de soins à l’étranger ; https://www.france-assos-sante.org/wp-content/uploads/2019/11/2018-RAPPORT-DACTIVITE-CNSE-1.pdf
Les deux cartes proposées ci-dessous de la répartition géographique des activités de prélèvement des donneuses et de transfert pour les couples receveurs sont superposables, la gestion du don (recrutement et prélèvements ovocytaires chez les donneuses) et l’attribution, la mise en fécondation et le transfert embryonnaire (chez les couples receveurs) sont encore le plus souvent contemporains et réalisés dans le même centre d’AMP qui dispose des autorisations clinique et biologique nécessaires à l’activité de don d’ovocytes (figures AMP16 et AMP17).
15 Le nombre de transferts réalisés en Picardie est manquant
Parallèlement à l’évolution des prélèvements en vue de don de 2020, on constate une diminution de 23,1% du nombre de tentatives16 de fécondation in vitro avec ovocytes de donneuses réalisées pour des couples receveurs. Antérieurement à 2020, le nombre de tentatives étaient en hausse (+ 10,4% entre 2018 et 2019, +58% par rapport à 2017), vraisemblablement en raison du recours à la vitrification ovocytaire d’une partie des ovocytes donnés par des femmes nullipares.
Les 1 614 tentatives réalisées en 2020 ont permis la naissance de 289 enfants (figures AMP18, AMP19 et AMP20, et tableau AMP42).
En outre, on observe :
- Un recours minime à la technique de FIV (hors ICSI) par rapport à l’ICSI pour le don d'ovocytes : seules 3 (0,4%) mises en fécondation ont été réalisées à partir de cette technique au cours de l’année 2020. La technique d’ICSI a toujours été majoritaire, son recours s’impose dans le cadre d’une utilisation d’ovocytes préalablement vitrifiés, et permet une distribution équitable, des ovocytes matures obtenus après décoronisation, entre les couples receveurs.
- Une stabilité du nombre de décongélations d’embryons issus d’ovocytes de donneuses. Cette évolution intervient après une augmentation progressive des décongélations (+ 38% par rapport entre 2017 et 2019, figure AMP20), expliquée par la baisse du nombre d’embryons transférés, une pratique plus répandue du freeze-all17, et plus largement de la pratique de la congélation embryonnaire en lien avec le développement des transferts mono-embryonnaires.
- Des taux de grossesses multiples après transfert d’embryons frais en diminution (passant de 18% à 7,1 entre 2018 et 2020 (ICSI, Tableau AMP37))
- Une progression de la part des accouchements d’enfants nés après un transfert d’embryons congelés (30,2% en 2017 (n=98), 59,6% en 2020 (n=167), figures AMP18, AMP19 et AMP20)
16 Mises en fécondation et décongélations d’embryons
17 Congélation de la totalité de la cohorte embryonnaire sans transfert d’embryons frais
