Au total, 28 centres autorisés18 sont actifs pour le recueil, la préparation, la conservation et la mise à disposition de spermatozoïdes en vue de don.
Après une hausse notable en 2017 du nombre de donneurs de spermatozoïdes, liée à l’ouverture du don de gamètes aux hommes n’ayant pas procréé (+ 56,4% par rapport à 2015, n=399), l’activité de recueil de spermatozoïdes en vue de don a été fortement affectée en 2020 : le nombre de donneurs acceptés dont les spermatozoïdes ont été congelés a diminué de 57,4% entre 2019 et 2020. Cette diminution consécutive à la crise sanitaire fait suite à une diminution du nombre de donneurs constatée depuis l’activité 2017.
Ainsi, le ratio du nombre de nouvelles demandes d'AMP dans l'année rapporté au nombre de donneurs acceptés dans l'année augmente en raison de la baisse du nombre de donneurs, les demandes ayant diminué dans une moindre mesure. Ce ratio est passé de 4,5 en 2017 à 11,1 en 2020 (Tableau AMP43).
Malgré cette évolution, le stock détenu par les centres au 31 décembre 2020, de 104 151 paillettes de spermatozoïdes attribuables19 reste suffisant pour répondre à la demande actuelle ( 2 028 en 2019, 1 504 en 2020). En moyenne annuellement entre 2017 et 2019, 7 121 paillettes ont été utilisées et ont permis à 1 894 couples receveurs de bénéficier d’au moins une tentative d’AMP avec spermatozoïdes de donneurs.
Cependant la gestion des stocks n’étant pas nationale, des hétérogénéités existent sur le territoire sur le nombre de paillettes détenues par les centres et la disparité des caractéristiques physiques des donneurs (notamment origine géographique minoritaire). En outre, les paillettes conservées ne sont pas toutes utilisables en insémination intra-utérine, compte tenu d’une mobilité des spermatozoïdes après décongélation non suffisante. Néanmoins, ces paillettes seraient utilisables en ICSI mais cette technique n’est pas utilisée majoritairement dans les parcours de don de spermatozoïdes.
L’ensemble des centres clinico-biologiques et des laboratoires d’AMP peuvent participer à l’activité d’AMP en utilisant les spermatozoïdes issus d’un don préalablement organisé dans un centre spécialisé. En 2020, 3 248 tentatives ont été réalisées permettant la naissance de 667 enfants dont 413 nés après une insémination intra-utérine.
18 https://www.agence-biomedecine.fr/Autorisation-des-centres
19 Paillettes pouvant être délivrées et ne nécessitant pas de complément d’investigation clinique ou biologique
En 2020, la majorité (58% tableau AMP1, 1 895 inséminations, figure AMP21) des tentatives utilisant des spermatozoïdes de donneurs sont réalisées par insémination intra-utérine, technique indiquée en première intention, si le bilan féminin le permet. Cette technique moins invasive et moins couteuse a conduit à la naissance de 641 enfants (tableau AMP46, figure AMP21).
Par ailleurs, les taux d’accouchement après insémination intra-utérine utilisant les spermatozoïdes de donneur sont nettement plus élevés que ceux après insémination réalisée en intraconjugal (20,3% contre 10,3% en 2020, tableaux AMP8 et AMP45), justifiant cette large pratique en AMP avec spermatozoïdes de donneur (Figure AMP3).
La technique d’ICSI est principalement choisie pour les tentatives de fécondation in vitro utilisant des spermatozoïdes de donneurs (90% des fécondations in vitro). Les tentatives réalisées en ICSI en 2020, ont permis la naissance de 115 enfants (figure AMP23, tableau AMP56). Les indicateurs montrent en 2020 une hausse des chances d’obtenir un accouchement : le taux d’implantation qui était de 18,9% en 2019 est de 25,9% en 2020 (Tableau AMP55) ; les taux d’accouchement par ponction et par transfert ont augmenté respectivement de 0,9 et 2,3 points (les taux d’accouchement de 2020 était respectivement de 19,9% par ponction et 25,5% par transfert, tableau AMP53) sans qu’il n’y ait d’augmentation du nombre d’embryons transférés (1,5 en moyenne, tableau AMP55). On note parallèlement une diminution de la proportion de femmes âgées entre 38 et 42 ans, de 34% en 2019, à 30,5% en 2020.
Cette partie présente les tentatives de fécondation in vitro réalisées à partir de cohorte d’ovocytes décongelés et de spermatozoïdes de donneur, quelle que soit l’indication de la congélation des ovocytes. Les tentatives utilisant à la fois des ovocytes décongelés et des ovocytes frais ne sont pas comptabilisées.
En 2020, les tentatives de fécondation in vitro réalisées à partir d’ovocytes auto-conservés et de spermatozoïdes de donneurs sont peu nombreuses : 28 décongélations d’ovocytes en vue d’ICSI ont été réalisées et 5 enfants sont nés.
En 2020, le nombre de décongélations d’embryons obtenus après fécondation in vitro réalisée avec des spermatozoïdes de donneurs représentait 49% des tentatives de transfert d’embryons issus de gamètes de donneurs (46,5% en 2019). Ces tentatives ont permis la naissance de 115 enfants. Ainsi, les chances d’accoucher après cette technique était de 19,5%.
